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Économie

Lac-Tchad/ Economie : les éleveurs manquent de pâturages dans la province du Lac

21 mars 2022
Temps de lecture : 3 minutes

Par Abakar Ibrahim

Les éleveurs sont confrontés à des difficultés énormes pour accéder aux pâturages dans la province du Lac ainsi que dans les provinces voisines. Selon plusieurs témoignages recueillis par les correspondants de RNI, une mauvaise pluviométrie est à l’origine des problèmes. Par ailleurs, les éleveurs ont abandonné certaines zones de pâturages à cause de l’insécurité liée aux attaques de Boko Haram. « Actuellement, nous n’avons rien à donner à nos animaux. Dans le temps, en cette période, nous profitions des produits laitiers comme le lait caillé et le beurre » a expliqué Halima Ali, la femme d’un éleveur dans un campement près de Doumdoum.

Abdoulaye Adoumay, un éleveur du même campement, confirme : « Il est très difficile de trouver du lait ou des produits laitiers. En ce moment, nous sommes obligés de préparer la sauce sans le beurre et nous sommes privés du lait pur ».

L’éleveur raconte que la situation est très dure cette année. Il n’y a aucune zone de pâturages où les animaux peuvent brouter et il doit payer des tourteaux pour sauver ses bêtes. « Par manque d’herbes, nos animaux broutent tout ce qu’ils trouvent sur leur passage, cela explique la faiblesse de leur production. »

Selon un témoignage sous anonymat « les zones de pâturages en cette période sont les îles du lac Tchad, mais à cause de l’insécurité la quasi-totalité des éleveurs vit sur la terre ferme. »
Dans la province de Hadjer Lamis, là aussi les animaux ont du mal à se nourrir. Ainsi, les habitants de Massakory font à cheval ou à dos d’âne environ une centaine de kilomètres pour chercher du foin (herbes sèches) pour nourrir leurs bétails.  Une gerbe de foins est vendue entre 2000 à 3000 FCFA.

Les animaux les plus touchés  par le manque de pâturages sont les grands ruminants. Les éleveurs qui vivent aux confins du Cameroun dans la province de   Hadjer Lamis et du lac Tchad cherchent à traverser la frontière vers le Cameroun voisin à la recherche de zones plus favorables à leurs animaux .

Les éleveurs se demandent « comment ils peuvent tenir jusqu’à la saison des pluies dans trois mois alors que les prix des aliments alternatifs, tel que le son (résidu des maïs mil ou sorgho décortiqués a grimpé. Un sac de 100 kg coûte 15 000 F CFA et un sac de 100 kg de tourteau [déchet d’arachide] coûte 25 000 FCFA. »

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Abakar Ibrahim