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Économie

Les missiles russes tuent les beignets au Lac Tchad

Temps de lecture : 3 minutes

Par Abdoulaye Issa Kanembou

Les dommages collatéraux de la guerre en Ukraine. La crise entre les deux pays continue à faire grimper les prix de plusieurs produits dérivés du blé un peu partout dans le monde. Les beignets sont rares dans la province du Lac.

Au Tchad, les prix des denrées alimentaires ne cessent de grimper sur les différents marchés de la capitale alors que les revenus de la population restent faibles. Depuis quelques jours, les beignets, très consommés, se font rare aux quatre coins du pays. Là où on n’en trouve encore, les prix ont doublé.

Dans la province du Lac, depuis une semaine, les beignets sont quasiment introuvables. Les commerçants disent qu’ils manquent de farine, matière première pour leur production.

Hawa Mahamat, la trentaine, une vendeuse des beignets à Bagasola, chef-lieu du département de Kaya dans la province du Lac, est remontée. « Aujourd’hui, dans la ville il n’y a pas des beignets, on ne peut pas les fabriquer. La farine et l’huile sont devenues très chères et on risque de travailler à perte. »   

Pour Kingui Affono, consommatrice et présidente du groupement féminin de Bagasola, la rareté de beignets a des conséquences pour les élèves habitués à en manger avant de se rendre à l’école. Si la situation ne change pas, elle explique que le mois de ramadan risque d’être pénible. « La farine est très importante dans le quotidien des populations. Nous vivons une situation très difficile à Bagasola. »     

Les commerçants estiment pour leur part que le gouvernement à une part de responsabilité dans cette situation. Pour eux, les tracasseries douanières et policières contribuent à la hausse des prix des produits sur les marchés.

Selon des observateurs, le marché du blé est fortement perturbé dans le monde depuis le déclenchement de la crise entre la Russie et l’Ukraine. Pour rappel, ces deux pays occupent respectivement le 1er et le 5e rang pour l’exportation du blé à l’échelle mondiale.

D’après un classement de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), 25 pays africains, dont le  Tchad, Bénin et Cameroun dépendent de l’importation de blé de Moscou et de Kiev. Le Tchad est ravitaillé à travers les ports du Cameroun et du Bénin et aussi de la Lybie.

La crise entre les deux pays qui dure depuis près d’un mois continue à faire grimper les prix de plusieurs produits dérivés du blé (farine, baguette de pain, etc.) un peu partout dans le monde. Selon un rapport de la FAO, l’augmentation des prix des produits alimentaires a atteint environ 22 % dans le monde.

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Abdoulaye Issa Kanembou