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Humanitaire

Niger : une crise alimentaire est à craindre

15 septembre 2021
Temps de lecture : 3 minutes

Dans la zone de Anzourou, qui se compose d’une cinquantaine de villages et hameaux, en plus de l’insécurité qui a refait surface depuis plusieurs mois à cause des attaques, les populations craignent désormais une crise alimentaire. Cette zone qui fait partie de la région de Tillabéri, voisine à  la zone des trois frontières composée du Niger, du Burkina Faso et du Mali, subit ces derniers mois de sanglantes attaques de groupes jihadistes liés à Al Qaïda et à l’Etat islamique (EI). Le plus souvent,  les assaillants à moto mènent des attaques contre des civils. « Nous dormons la peur au ventre et la main sur le coeur, au moindre bruit de moteur on sursaute », révèle à l’AFP Abdou Oumarou, natif de Gadabo, habitant d’un village ciblé. En plus des pertes des vies humaines, les vols, pillages, incendies de greniers à céréales, s’ajoutent aux actions des attaquants.

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Les attaques sont souvent précédées d’ultimatum, ce qui pousse les habitants à vider leurs villages par peur. Suite à l’opération de retour lancée par les autorités du pays, 12.000 habitants sont déjà revenus en mars dernier. Ces derniers avaient fui à Tillabéri,  la capitale régionale, se sentant menacés par une série d’attaques et d’ultimatums lancés par des groupes jihadistes. En ce moment, des soldats ont été déployés pour veiller sur la sécurité de ces retournés mais la vie a du mal à reprendre son cours normal.

Le 21 août dernier, dans le village de Theim, 19 personnes ont été tuées dans une mosquée par des hommes armés. 2.000 personnes de plusieurs villages situés plus au Nord avaient fui à Sara-Koira, à cause des attaques avec ultimatum. A Tondikiwindi, une commune proche d’Inates, 100 civils avaient été tués en janvier dernier par des hommes armés venus à moto qui avaient ensuite fui vers le Mali voisin. Dans ce même secteur, quatre soldats américains des forces spéciales et cinq militaires nigériens avaient été tués en 2017 dans une embuscade du groupe Etat islamique.

Les champs ont été désertés

« Ceux qui ont osé aller au champ ont été tués, ils (les assaillants) nous traquent dans les cases et jusque dans les mosquées », explique Hadjia Sibti, présidente de l’Association des femmes d’Anzourou à l’AFP. Les champs sont le plus souvent éloignés et par peur d’être attaqués, les villageois préfèrent rester au village. Mais d’autres fuient les villages à la recherche de la sécurité sous d’autres cieux.

Quelques fois, les communautés qui accueillent ces déplacés leur offrent des lopins de terre pour le labour mais ceci reste insuffisant comparé à la situation vécue avant la crise. Beaucoup cultivaient des hectares de terre et sont réduits à cultiver aujourd’hui de petits espaces offerts par les membres des communautés d’accueil.  La crise alimentaire s’avère donc imminente. Des députés de la région demandent le renforcement de la sécurité dans la zone car les assaillants opèrent désormais à dos de chameau et à vélo. Lors de sa visite en fevrier, le président nigérien, Mohamed Bazoum avait promis la continuité de l’assistance alimentaire et le renforcement du dispositif sécuritaire.

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