Depuis le développement du phénomène Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad, les pays sont différemment affectés et les populations sont aussi attentives à ce mal de différente façon. Dandal Kura Radio International a envoyé Achou Mahamat Ali dans les quartiers de N’Djamena pour tâter le pouls de clairvoyance des habitants de la capitale Tchadienne face à la menace terroriste de Boko Haram invisible, mais toujours ambiant et présent. On connait pas à quoi il ressemble parce qu’il nous ressemble et frappe n’importe où et n’importe quand. Il est alors du devoir de tout un chacun d’être alerte.
A Sabangali nous avons interrogé Abakar Abdoulaye, fonctionnaire de l’Etat tchadien à la retraite qui a vu la vie en société tchadienne se transformer entre tradition et modernité et souvent tiraillée entre les deux. D’une société Tchadienne accueillante et hospitalière, il a vu son pays devenir une société de méfiance et de peur. Dans le temps on pouvait entendre une personne toquer à la porte parce qu’il n’y avait pas de clôture. La clôture est un signe de panique. On s’enferme pour ne pas mourir. La personne qui voyait la nuit tombée demandait hébergement pour la nuit avant de poursuivre sa route le lendemain. Actuellement affirme Abdoulaye cela fait partie des contes de fées. On a érigé des clôtures autour de la chaleur et hospitalité légendaire africaine à cause de la violence et le terrorisme.
Alors Abdoulaye recommande de s’ajuster à la réalité du monde et dit que le temps de la naïveté est malheureusement fini.
Abdoulaye Moustapha qui vit de ses affaires est plus pragmatique et demande à l’administration d’organiser la population de la capitale et même des autres contrées pour qu’elle soit vigilante à toute personne nouvelle qui circule dans le quartier. Les propriétaires des maisons doivent savoir les gens qui sont hébergées dans leurs maisons et les identifier dans le souci de connaitre qui est là pour faire quoi. Les personnes qui doivent signaler les passants devraient être informées pour le faire avec plaisir, que cela est un devoir citoyen et ne pas se sentir soupçonné comme complice de l’ennemi. La responsabilité populaire réside dans la dénonciation des personnes qui cette fois-ci semble suspectes dans le quartier. Parce que les habitants des quartiers se connaissent parfaitement et tout intrus est facilement identifiable.
Mahamat Ali qui est patriarche dans le quartier de Gasi dit que c’est facile de faire l’identification des inconnus dans les quartiers pour éviter les infiltrations des malfaiteurs de Boko Haram. Il suffit de demander à la personne d’où elle vient. Souvent on connait certaines personnes de toutes les régions pour avoir voyagé dans ces parties du Tchad ou pour avoir rencontré, convivialisé ou travaillé avec ces personnes. Il suffit alors de lui demander s’il connait ces personnes. L’identification commence par le nom et prénom et la famille de provenance. De cette façon on peut savoir si les passants sont de paisibles voyageurs ou si ce sont des malfaiteurs de Boko Haram ou autres.
Adoum Ousmane qui appartient à une association de nouvelle jeunesse future dynamique et compétente affirme que la paix est une responsabilité de la collectivité. La sérénité de nos familles est une question importante qu’on ne peut pas laisser aux seules mains de l’Etat ! Adoum Ousmane est convaincu qu’il faut que les populations doivent être responsables de leurs lendemains sécuritaires et laisser le gouvernement se concentrer sur les autres questions régaliennes Si le Tchad va faire la paix au Mali, République Centrafricaine ou contre Boko Haram au Niger ou au Nigéria, nous avons la responsabilité morale de faire ce qu’on peut dit-il là où nous vivons devait-il terminer
Toutefois des fois les populations sont obligées à avoir affaire à des personnes retournées des griffes de Boko Haram. A cet effet Abdallah Mahamat Ali qui vit du commerce pense qu’i faut comprendre et aider à l’insertion de ces retournés. Toute personne commet des erreurs dans la vie surtout les jeunes gens. Lorsque les individus voient qu’ils se sont égarés et reviennent à la raison il faut les accepter et plutôt les utiliser pour qu’ils soient la barrière pour les recrutements futurs et non un vivier de recrutement. Montrer le côté manipulateur et cruel des départs chez Boko Haram. Mahamat Ali cite le coran et dit qu’Allah le tout puissant a le pardon extrême. Même si le péché a atteint le ciel et que le fautif se répand le bon Dieu lui pardonne et il a la possibilité de reprendre une vie normale parmi les enfants de Dieu. Si le Bon Dieu peut lui faire miséricorde, nous les mortels avons le devoir de comprendre et réinsérer nos brebis qui étaient égarés.
Il reste selon Abdallah Mahamat Ali de trouver des occupations à nos amis frères retournés. Les différents partenaires ont la responsabilité de trouver des activités génératrices de revenus et ainsi éviter l’oisiveté pour ces jeunes gens à la merci des recruteurs de tout acabit.
Ali Ousmane en pure tradition Kanembou et plus porté à la religion affirme rêveur que le chemin de la paix est meilleur et long que le chemin de la guerre. Pour lui non seulement des individus quittent Boko Haram, mais aussi Boko Haram lui-même va finir un jour ; si Dieu le veut – Inch Allah – Boko Haram n’a pas d’avenir, pas d’objectif viable sauf détruire. Ali Ousmane lance un appel vibrant à ceux qui sont encore prisonniers de Boko Haram de quitter s’enfuir et retrouver le bercail.