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Retrait officiel des États du Sahel de la Cour pénale internationale (CPI)

24 septembre 2025
Temps de lecture : 4 minutes

L’information a eu l’effet d’un coup de tonnerre. Dans une déclaration conjointe adressée aux Nations Unies, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, membres de l’Alliance des États du Sahel, A.E.S, annoncent leur décision de se retirer du Statut de Rome de la Cour pénale internationale. Ils émettent des critiques sévères à l’encontre de l’institution, qu’ils estiment partielle et considérée comme un outil de répression au service d’intérêts néocoloniaux. Conformément à leur déclaration du 22 septembre 2025, ils soutiennent que la Cour pénale internationale, basée à La Haye, est dominée par ceux qu’ils qualifient d’ « impérialistes ».

Les États membres de l’A.E.S soutiennent que la Cour Pénale Internationale (CPI) n’est pas en mesure de poursuivre des crimes contre l’humanité, tels que le génocide et les crimes d’agression. Ces critiques constituent, en effet, les principales motivations qui ont poussé les nations dirigées par des militaires à se retirer de cette institution judiciaire internationale. Ces États ont ratifié le Statut de Rome instituant la CPI respectivement le 16 août 2000 pour le Mali, le 11 avril 2002 pour le Niger et le 16 avril 2004 pour le Burkina Faso. Ce retrait de l’Alliance des États du Sahel marque une volonté, selon eux,  « d’affirmer leur souveraineté », comme l’indique le communiqué signé par le président de la Confédération des pays de l’AES, le Général Assimi Goïta du Mali.

Les pays africains et la CPI.

Le Burundi est le tout premier pays africain à quitter la CPI en 2017. D’autres pays ont pris l’initiative, mais leur décision a été révoquée. C’est le cas de l’Afrique du Sud en 2016. Au cours de cette année, la Gambie a annoncé également son intention, mais en 2017, le nouveau gouvernement mis en place l’a annulé.

Retrait effectif en septembre 2026

Selon le Statut de Rome, le retrait ne sera effectif qu’après un délai d’un an à compter de la date de soumission de la notification de retrait. Ce même statut précise que durant cette période, certaines obligations envers la Cour Pénale Internationale doivent demeurer en vigueur. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont décidé de mettre fin à leur dépendance vis-à-vis de la France, à la suite de plusieurs coups d’État survenus, notamment le 24 mai 2021 au Mali, le 26 juillet 2023 au Niger et en septembre 2022 au Burkina Faso. Les trois États concernés affirment qu’ils assumeront eux-mêmes la responsabilité de poursuivre les crimes graves survenus sur leur territoire. Un avis officiel a été transmis aux Nations Unies.

Les conditions du retrait dans l’article 27 du Statut de Rome :

  • Notification écrite officielle au secrétaire général de l’ONU ;
  • Le retrait prend effet un an après la réception de notification ;
  • Pendant cette année, les États demandeurs du retrait restent soumis aux obligations et doivent coopérer avec la CPI ;
  • La CPI conserve sa compétence pour les crimes commis avant le retrait effectif ;
  • Obligation de coopération continue en cas de saisine par le Conseil de sécurité des Nations Unies.

Le retrait, entraîne-t-il des sanctions ?

Le Statut de Rome ne prévoit aucune mesure de sanctions automatiques pour les États qui décident de se retirer. Néanmoins, ce retrait constitue un acte politique significatif que les pays membres de l’Alliance des États signataires (AES) imposent à la Cour Pénale Internationale (CPI). Sur le plan diplomatique, cela pourrait affaiblir l’influence des États de l’AES vis-à-vis du groupe des nations ayant ratifié le Statut de Rome de la CPI.

Selon les analyses d’experts, le retrait de la Cour Pénale Internationale (CPI) des pays membres de l’AES génère des préoccupations majeures. En effet, cette décision pourrait favoriser l’impunité au sein des pays où l’insécurité est croissante, exacerbée par des groupes armés. De plus, elle pourrait affaiblir le rôle de la CPI dans le Sahel, une région d’Afrique en proie à des attaques terroristes qui endeuillent de nombreuses familles et touchent plusieurs pays.

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  1. This article highlights the complex geopolitical tensions between African nations and the International Criminal Court, particularly concerning sovereignty and accountability. The retraction by Sahel states reflects broader challenges in upholding international justice amid regional instability and political shifts.ai removing watermarks

  2. This article effectively sheds light on the complex geopolitical tensions surrounding the ICC withdrawal, highlighting the delicate balance between sovereignty and international justice in the Sahel region.

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