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Sécurité : Impact des attaques terroristes sur les enfants au Lac Tchad

11 octobre 2024
Temps de lecture : 4 minutes

Les attaques terroristes dans la région du lac Tchad continuent particulièrement d’avoir un impact négatif sur la vie des enfants de la région. Notre reporter Mht Moustapha Maïnou nous fait voyager sur le lieu à travers son reportage dans lequel un enfant orphelin victime des attaques armées qui lui ont pris ses parents.

Les enfants sont les plus vulnérables dans la crise sécuritaire que vie la province du Lac Tchad. Les attaques des groupes armés non étatiques dans cette région continuent de rendre orphelins des enfants innocents. Dans la sous-préfecture de Ngouboua à environ 30 km de Bagasola, nous rencontrons un garçon âgé de 10 ans environ, physiquement et moralement affaibli de faim et de solitude, habillé d’un t-shirt déchiré. C’est Yaya. Il est l’un des enfants victimes des groupes armés qui ont tué ses parents dans une attaque contre leur village. Avec une voix vibrant de peur, Yaya nous explique sa lutte quotidienne pour survivre.

‘’Je m’appelle Yaya, mes parents sont morts. Ils ont été égorgés par les éléments de Boko Haram quand ils sont partis au champ agricole. Je ne connais pas mon âge. Je tourne dans le marché et si je trouve à manger dans la poubelle je prends. Parfois, je pars chez certains commerçants pour transporter leurs marchandises, ils me donnent un peu d’argent. C’est avec ça que je m’achète à manger. Et si je ne trouve pas ça, je dors sans manger. Je dors dans des mosquées et si les gens viennent pour la prière, ils me réveillent. Même au marché je dors. Personne ne m’a hébergé.’’
Très émue, Fatimé Hamza, une mère de 6 enfants réagit face à la situation dans laquelle vit Yaya.

‘’Pauvre garçon, sa situation est pitoyable. Son histoire m’a vraiment émue. Tu comprends déjà à travers son témoignage que qu’il a besoin d’être accueilli dans un foyer. Un garçon de cet âge qui dort tous les jours dehors, c’est dangereux pour sa sécurité et sa santé. Pourquoi les gens du village ne l’aident pas ? Si seulement je pouvais l’adopter de là où je suis. Il me fait pitié.’’

Pourquoi ces enfants ne sont pas accueillis par la communauté ? Mht Barka, le représentant du chef de canton de Ngouboua répond.

‘’Ces orphelins viennent de souvent des îles mais les gens n’ont pas les moyens de les prendre en charger ici à Ngouboua. Ils sont abandonnés comme ça dans la ville. Certains ont la chance d’être envoyé à Bol par les autorités et d’autres non.’’

Quant à ceux qui auront la chance d’être envoyés à Bol, qu’y deviendront-ils ? Le chef de canton de la ville, Youssouf Mbodou Mbami n’est pas resté indifférent.
’On a eu des enfants égarés comme ça. Il faut les caser quelque part. Moi-même j’ai donné ma propre parcelle et avec l’aide de l’UNICEF, on a eu à faire quelques constructions pour les accueillir.’’

Mais alors pourquoi n’y a-t-il pas de centre d’accueil pour les enfants orphelins de cette crise dans la province du Lac ? Hassan Adam Hassan, membre du comité de pilotage du programme DDRR rassure.
’La situation des enfants nous préoccupe aussi. Le centre d’orientation qui sera ouvert à Bol, il y aura d’abord les compartiments des enfants, la formation professionnelle et nous y avons prévu des psychologues et des psychiatres pour les accompagner.’’

Alors en attendant, combien de Yaya ont d’être sauvés ? Jusqu’à quand doivent-ils attendre ?

À propos de l’auteur

Mahamat Mainou Moustapha