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La situation sécuritaire semble maîtrisée dans la région du Lac, mais le défi sécuritaire alors la situation humanitaire

26 décembre 2017
Temps de lecture : 6 minutes

Le boko haram n’occupe même pas un seul village à l’heure actuel. Source Senoussi  Imran, secrétaire exécutif de la commission du bassin du lac Tchad. Malgré cette perte incalculable du groupe terroriste Boko Haram, les exactions causées par ce dernier sont énormes au point où plusieurs milliers des personnes ont dû quitter leurs pays pour se retrouver dans les pays voisins, les unes se sont déplacées d’un village à un autre par instinct de survie. Face à cette situation, le défi humanitaire reste à relever en l’occurrence la sécurité alimentaire et nutritionnelle entre autres. A propos, Dandal Kura Radio International s’est entretenu exclusivement  avec le chef des bureaux par intérim d’OCHA au Tchad dont nous vous proposons l’extrait de leur entretien exclusif.

Dandal Kura Radio International : La situation sécuritaire semble maitrisée dans la région du Lac, quelle est alors la situation humanitaire ?

Abdoulaye Sawadogo : Au niveau de la situation sécuritaire, nous avons moins d’incidents depuis quelques temps mais sur le plan humanitaire nous avons une détérioration de la situation alimentaire et nutritionnelle selon la récente enquête de Smart. Selon l’enquête, le taux de mal nutrition est de plus de 18 pour cent qui sont  au-delà de seuil  normal  estimé à 15 pour cent.

DKRI : Quelles sont les problèmes dont les humanistes sont confrontés dans la région du lac ?

Abdoulaye Sawadogo : Nous faisons face à plusieurs problèmes. Le plus majeur est l’accès aux humanitaires qui reste limité surtout dans les zones frontalières comme le Kaiga-kinjiria, Tchoukoutalia et Ngouboua. Nous avons aussi les manques des personnels opérationnels vue les ressources que nous possédons. Nous pensons mettre en place un système de monitoring et une stratégie d’accès aux personnes cibles par le biais des autorités locales et des autorités administratives.

 

DKRI : Comment les organisations humanitaires se coordonnent entre eux ?

Abdoulaye Sawadogo : Au niveau de la coordination, nous avons des groupes qui sont repartis en sept secteurs dans la région du Lac. Ces secteurs sont entre autre le secteur de sécurité, de nutrition, d’alimentation, de l’éducation.…

 DKRI : En cas du déplacement des populations dans le Lac, qui devrait être contacté en premier lieu ?

Abdoulaye Sawadogo : Etant donné que les humanitaires ne sont pas dans toutes les localités, en cas de déplacement, les premiers à être contacté les autres locales ou les populations elles-mêmes. Généralement nous recevons les informations des autorités locales ou certains partenaires qui dans le cadre de leurs missions rencontrent ces déplacés. Et donc nous, très rapidement on essaie de s’organiser pour faire une évaluation multisectorielle pour déchiffrer le type d’assistance nécessaire pour ces personnes déplacées.

DKRI : Est-ce que les escortes militaires sont assurées pour vous afin d’accéder aux personnes déplacées ?

Abdoulaye Sawadogo : Initialement dans les secteurs du lac avec la situation d’insécurité, le système des Nations Unis avait exigé des escortes sur un certain nombre d’axes. Ces décisions sont basées sur les analyses sécuritaires. Mais depuis certains mois, avec l’amélioration de sécurité, les escortes sont levées sur un grand nombre d’axes sauf l’axe de Kaiga-kinjiria, Tchoukoutalia, Ngouboua.

DKRI : Est-ce que la stabilisation dont on parle est réelle sur le terrain dans la région du Lac ?

Abdoulaye Sawadogo : Le problème actuel de sécurité dans la région du lac tire sa source de problématiques structurelles basées sur la problématique de santé d’eau, des routes entre autre. Il faut adresser  toutes ces problématiques de développement pour en résoudre. Si vous vous rappeler, il y a la conférence de stabilisation de Ndjamena. C’est pour tendre  à cette stabilisation.

 DKRI : Est-ce que les humanitaires ont leurs propres moyens pour subvenir aux besoins des nécessiteux ?

Abdoulaye Sawadogo : Vous savez, chaque année, les humanitaires font des plans pour des réponses humanitaires. L’année dernière, on avait fait le plan des réponses humanitaires et on était presque à 589 millions de dollars pour tout le Tchad en 2017. Aujourd’hui on est à 40% de ce financement alors que les 3 dernières années on était autour de 50%. On constate donc d’année en année qu’il y a un sous-investissement. Certains  problèmes dû au manque de sous-investissement,  qu’on n’arrive à résoudre aujourd’hui peut avoir des conséquences pour l‘avenir. Donc il est urgent et nécessaire  que les bailleurs du fond puissent continuer à soutenir le Tchad dans ses efforts.

DKRI : Dans la région du Lac, il y a beaucoup des humanitaires mais  les jeunes ou la population du Lac ne sont pas directement recrutés dans le travail des humanitaires. Cela est dû à quoi ? 

Abdoulaye Sawadogo : Je pense que les humanitaires font l’effort d’impliquer les autorités avec la société civile mais on a de capacités, des moyens assez limités, c’est très difficile de pouvoir impliquer tout le monde au même niveau.

Vous savez le travail humanitaire à plusieurs volets. L’un de volet c’est la réponse humanitaire et l’autre volet c’est tout le partenariat avec la société civile  et avec les services de l’Etat et autres. L’implication des jeunes peut se faire à plusieurs niveaux, on n’a pas besoin de travailler pour une organisation humanitaire pour être impliquer dans toutes les questions liées au développement de votre localité. Ce qu’il faut beaucoup pousser c’est un partenariat entre les organisations humanitaires et les organisations de la société civile qui comprend aussi les organisations des jeunes. Ceci leur permettra de s’organiser pour être assez impliqué dans tout ce qui est développement de leurs localités, de leurs communes ou de leur région. En ce sens il y’aura des opportunités pour pouvoir travailler avec les organisations humanitaires et faire quelques choses pour sa région.

La rédaction de Dandal Kura Radio International Ndjamena

 

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Ali