Depuis 2009, les attaques récurrentes des présumés boko haram ne cessent d’entrainer la mort de plusieurs centaines de personnes dans le bassin du lac Tchad. Cette situation a également forcé le déplacement de Plus de 100 000 personnes de la région du lac qui vivaient de la pêche, de l’agriculture et de l’élevage, abandonnant tout derrière elles. Les communautés d’accueil sont obligées de tout partager avec ces déplacés et cela crée des conflits intercommunautaires. Cependant, une prise de conscience se fait remarquer ces derniers jours pour le renforcement de la cohabitation pacifique et la construction de la paix durable entre les communautés.
L’heure n’est plus à la tergiversation mais à la prise de conscience et aux actions concrètes en faveur de la construction de la paix. Autorités administratives, agents humanitaires, populations autochtones et déplacées, tout le monde met la main dans la pâte. Dans le département de Foulli, chef-lieu de Liwa, un comité de sage est mis en place et se charge de réconcilier les gens en conflit. Le préfet Adoum Mahamat Mbomi nommé en aout 2021, s’active pour cette cause.
« Réconcilier les communautés fait partie de mes propres initiatives. J’ai créé un comité de sage qui se charge de réconcilier les gens en conflit. Une fois réconciliés, nous on fait le PV (procès-verbal) de réconciliation ici. Je les prends des deux coté et viens à la justice voir le procureur et le président du tribunal et ont fait l’ordonnance d’homologation. » Explique-t-il.
Les communautés d’accueil et les déplacés eux aussi ne sont pas du reste. Avec l’aide des humanitaires, ils ont pris conscience pour la préservation de la paix. Des membres de leurs communautés sont responsabilisés et travaillent pour le vivre ensemble, la cohabitation pacifique et le renforcement de la paix. Teubé Passalet est le gestionnaire du site des déplacés de Ngourtoukoumboua.
Selon lui « Il y a la CRT Croix rouge du Tchad) qui est aussi installé ici avec un comité de consolidation pacifique, il y a aussi les autres acteurs humanitaires, il y a Concern Wolrwide qui est aussi venu mettre en place un comité, l’année dernière il y aussi CRS qui a implanté un comité aussi. Je pense que de ce coté de la cohabitation, la garde n’a pas baissé. Il y a aussi un comité de femmes composé de femmes âgées et jeunes femmes qui existe. En plus de la cohabitation elles s’occupent de tout ce que les femmes peuvent subir comme violence. »
Il faut aussi noter que, pour lutter contre les messages radicaux violents, améliorer la communication des autorités et permettre à la population locale d’exprimer ses préoccupations et recevoir des messages de sensibilisation, les radios communautaires et les associations locales apportent aussi leur part de contribution .