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Société

Tchad : La jeunesse de Ngorerom s’active dans la prévention des attaques de groupes armés

27 février 2024
Village Ngorerom, département de Mamdi/Lac-Tchad
Temps de lecture : 3 minutes

A Ngorerom, dans la province du Lac, se tient chaque mardi le marché hebdomadaire. Véritable lieu de retrouvailles et de vente, le jour de marché comme celui de Ngorerom représente un moment important dans les localités du Lac où cet « événement » se tient une fois par semaine.

Un « jour de marché » dans le jargon lacustre, c’est un jour particulier de la semaine où tous se réunissent ou se rejoignent soit pour vendre, soit pour acheter. C’est une sorte de foire hebdomadaire où tout le monde s’improvise commerçants.

Afin de protéger les habitants et les commerçants participant à ce marché hebdomadaire, des jeunes de Ngorerom se sont organisés en comité de vigilance. « Ce comité de vigilance est composé uniquement des jeunes de Ngorerom qui surveillent le marché hebdomadaire afin de protéger non seulement les habitants, mais aussi les commerçants venus d’ailleurs pour le marché hebdomadaire. Il en va de la survie de notre village et de son économie », a indiqué l’un des chefs dudit comité qui a requis l’anonymat sur leur motivation à se créer ce groupe d’auto-défense.

Pour cet habitant de Ngorerom, avec l’afflux des déplacés, les militaires seuls ne peuvent pas sécuriser tout le village. « C’est pourquoi nous sortons toutes les nuits avec nos sagaies, nos épées et nos arcs pour surveiller », a-t-il ajouté.

Ce comité de vigilance ne s’occupe pas seulement de la sécurité, mais des activités  humanitaires aussi. « Nous aidons les personnes déplacées qui ont fui les îles à cause de l’insécurité. Nous leur partageons même nos céréales pour se nourrir », a expliqué le chef du comité.

Selon lui, son association rencontre d’énormes difficultés lors des différentes interventions. « Nous nous battons seulement avec nos armes blanches contre les groupes qui possèdent des armes à feu. C’est pourquoi nous déplaçons souvent nos femmes et enfants de l’autre côté du fleuve pendant les nuits pour qu’ils soient en sécurité en cas d’attaque ». Ce n’est pas tout. « Parfois nous arrêtons des personnes suspectes pour les rendre aux autorités, mais après, on les voit libres comme si de rien n’était et cela nous crée des ennemis ».

Le chef du comité de vigilance de Ngorerom a appelé le gouvernement à soutenir tous les jeunes de chaque localité du Lac à prévenir les attaques contre leurs villages ».

À propos de l’auteur

Mahamat Mainou Moustapha