Josiane Djikoloum Darwatoye, c’est effectivement son nom. Elle est la dernière d’une famille de 5 enfants. Et célibataire sans enfant. C’est une jeune chercheure tchadienne passionnée des questions de genre, de paix et de sécurité au sahel et plus précisément des questions relatives à la prévention de l’extrémisme violent dans la région.
Depuis 2020 elle s’est associée au Centre d’Etude, de Développement et de Prévention de l’Extrémisme (CEDPE), au sein duquel elle contribue régulièrement aux efforts de recherche et de sensibilisations du centre, notamment par ses interventions lors des discussions débats, rédaction d’articles pour la revue scientifique du CEDEP et l’élaboration des projets de recherche.
Josiane Djikoloum Darwatoye détient un master en genre, paix et sécurité et les aspects clés de son parcours professionnel incluent un passage à l’Union Africaine de 2018 à 2019 , précisément au Centre Africain d’Etudes et de recherche sur le terrorisme (CAERT) basé en Algérie. Elle travaille depuis avril 2020 à l’Institut des Nations unies pour la formation et la recherche au sein de la Division pour la paix en tant que chargée des projets.
Elle est initiatrice des articles de recherches tels que : Une évaluation critique des missions d’observation électorale de l’Union Africaine en Afrique, la réintégration des femmes désengagés de Boko Haram au Sahel, et bientôt un regard sur la recrudescence des conflits intercommunautaires au Tchad. Josiane Djikoloum Darwatoye est également une jeune leader engagée qui a participé à plusieurs initiatives des jeunes à l’échelle continentale et internationale telles que : Youth Connekt au Rwanda en 2017, World Youth Forum en Égypte en 2018, One Young World en Allemagne en 2021 et le Yali Washington Fellowship aux États Unies en 2022.
Parlant de ses activités en sa qualité d’écrivaine chercheure, Josiane Djikoloum Darwatoye vient de présenter le weekend dernier deux ouvrages dont le premier est intitulé:« Analyse conceptuelle du sentiment anti-français au sahel » et le « Actions des femmes en matière de prévention de l’extrémisme violent : en quoi est-ce pertinent ? ». Dans la première œuvre, l’écrivaine chercheure met en exergue la question de la lutte contre le terrorisme et l’implication des pays étrangers dans cette lutte qui crée des frustrations aux seins des sociétés africaines. Selon elle, cette question de lutte contre le terrorisme dans le monde, particulièrement en Afrique devient une situation préoccupante qui interpelle la responsabilité de la communauté internationale. « Dans notre étude, une analyse conceptuelle du sentiment anti-français au Sahel interpelle les puissances étrangères, notamment la France et les États unis qui sont impliqués de manière significative dans la lutte contre les groupes djihadistes qui prolifèrent dans le Sahel », a-t-elle dit.
L’écrivaine chercheure soutient que le sentiment anti-français au Mali, au Burkina Faso, et au Niger s’explique par le fait que depuis 2012, le terrorisme n’a pas été vaincu dans l’espace du G5 Sahel et puis les yeux semblent tournés vers la RCA où la Russie aurait réussi à libérer tout le territoire en moins d’une année.
Dans le second ouvrage intitulé :« Actions des femmes en matière de prévention de l’extrémisme violent : en quoi est-ce pertinent ? », elle relève l’importance de mettre les femmes au cœur de la lutte contre l’extrémisme violent. « La croyance populaire veut que les femmes ne soient que des victimes de l’extrémisme violent, pourtant, les récentes tendances terroristes dans la région du Sahel et du bassin du lac Tchad indiquent que les femmes s’éloignent progressivement de la trame des victimes pour endosser des rôles plus actifs ou » de combattants » au sein des groupes extrémistes ». « Par conséquent, si les femmes sont à la fois victimes et auteurs de conflits, elles peuvent à l’inverse être des acteurs clés dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent à tous les niveaux et capacités. »