La polygamie, cette pratique très répandue en Afrique subsaharienne a retenu l’attention de la rédaction de la RNI. En effet, la polygamie c’est le régime matrimonial où un homme a plus d’une femme. Dans la plupart de cas, c’est une décision unilatérale de l’homme, c’est-à-dire que c’est l’homme qui décide de prendre une autre femme sans demander l’avis et l’accord de la première épouse. A ce moment-là, évidemment, c’est une violation des droits de la femme, une violence morale et psychologique basée sur le genre.

Pourtant, la polygynie constitue une violation injustifiable des droits des femmes et des enfants. C’est une entrave à leur liberté. Plusieurs facteurs socio-économiques et culturels favorisent cette pratique : sociologiquement parlant, il s’agit par exemple de la conception selon laquelle, l’enfant est une richesse divine et donc avoir plusieurs femmes permet d’avoir beaucoup d’enfants. Cependant, certaines voix critiques voudraientM8 attribuer la cause de la polygamie à la religion musulmane. Mais cette conception relève de l’incompréhension des textes de cette religion, soulignent certains pratiquants. « la polygamie n’est pas prescrite, c’est-à-dire que la religion n’oblige pas les gens à être polygames. La polygamie, si elle doit être pratiquée, doit se limiter à quatre épouses avec des conditions très strictes.

Ce qui veut dire, que la religion musulmane n’a jamais encouragé la polygamie. Pour certains pratiquants, les cultivateurs par exemple, avoir plusieurs femmes permet d’avoir une main d’œuvre abondante pour les travaux champêtres. Mais cette pratique est-elle sans conséquences ? La question fera l’objet de notre réflexion.

Par Mahamat Abakar Kafou