Les pays du G5 Sahel concernés par le projet « Améliorer l’enseignement dans les pays du G5 Sahel » sont le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Dans la zone qui représente le G5 Sahel, les défis à relever dans le domaine de l’enseignement sont nombreux. Parmi ces défis, on observe un écart entre le nombre d’enseignants formés et la population en âge scolaire. Or le programme d’action « Education 2030 » veut dans le cadre des Objectifs de Développement Durable (ODD), augmenter le nombre d’enseignants qualifiés, car ils sont une condition fondamentale pour garantir une éducation de qualité. Ce projet est prévu pour 45 mois. Sa mise en œuvre par l’UNESCO a débuté en janvier 2021. Il est financé par l’Union européenne à hauteur de plus de 4 milliards de FCFA.
Les pays du G5-Sahel font aussi face à de nombreux défis liés au secteur de l’éducation et de la formation professionnelle. Dans ces pays, la situation sécuritaire est préoccupante. Des attaques de groupes armés visent les écoles et les enseignants, avec la conséquence de nombreux déplacements internes. On estime que plus de 10,5 millions d’enfants sont privés d’une éducation de qualité.
Quelles stratégies et activités pour la réussite de ce projet
Les acteurs du projet ont adopté une stratégie de mise en œuvre pour l’avenir de l’éducation dans ces pays qui continuent d’être secoués par la crise sécuritaire. Cette stratégie est concertée avec les pays et les partenaires. Des rencontres de concertation ont été organisées pour implémenter le projet, ce qui a permis à l’UNESCO de planifier le déroulement des activités à venir.
Les activités retenues pour ce projet sont : la définition et la relecture des politiques enseignantes, la promotion d’un cadre d’orientation de curriculum commun aux pays du G5 Sahel pour la profession enseignante, la formation à distance des enseignants, le déploiement et la disponibilité de données fiables pour le pilotage et la gestion des enseignants. Ainsi chaque pays à travers des ateliers, a procédé au lancement du projet au niveau national. Le projet a été lancé au Tchad depuis la fin du mois de septembre 2021.
D’énormes défis sont à relever au Tchad
Comme les autres pays du G5 Sahel, le Tchad rencontre d’énormes difficultés pour la bonne gestion de son système éducatif. Faisant partie des pays les plus engagés dans la lutte contre le djihadisme, le Tchad souffre de nombreux maux qui le paralysent. Le système éducatif est moribond et ce, malgré des efforts fournis par les autorités.
Le taux brut de scolarisation du cycle primaire est passé de 53% en 1990 à 91,3% en 2020 au primaire et le taux d’achèvement de 22,3% en 2000 à 44,7% en 2020. Au cycle moyen, le taux brut de scolarisation qui était de 28,7% en 2015, est monté à 30,1% en 2020, de même le taux d’achèvement qui était de 16,6% en 2015, est passé à 20,4% en 2020. Ces chiffres montrent qu’il y a eu des efforts mais qu’ils ne sont pas suffisants. On estime à 17% le taux de redoublement et 16% le taux d’abandon au cycle primaire en 2020. Et 63,3% des enseignants communautaires ont une faible qualification au primaire. Le ratio élève/enseignant formé reste donc un défi pour le système.