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Cameroun : 30 femmes kidnappées par des séparatistes anglophones 

25 mai 2023
Temps de lecture : 3 minutes

Au Cameroun, une trentaine de femmes ont été enlevées, selon les autorités, par des rebelles indépendantistes il y a près de quatre jours dans l’ouest du Cameroun ensanglanté depuis plus de six ans par un conflit entre séparatistes de la minorité anglophone et forces de l’ordre.

Elles ont été « sévèrement torturées et enlevées par des terroristes armés » dans le village de Kedjom Keku, dans la région du Nord-Ouest, où des groupes armés séparatistes pratiquent fréquemment des enlèvements de civils, essentiellement contre rançon, a indiqué ce mardi 23 mai, dans un communiqué la préfecture du département de la Mezam.

Les autorités désignent toujours par le mot « terroristes » les rebelles armés qui réclament l’indépendance des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, qu’ils appellent l' »Ambazonie », peuplées principalement par la minorité anglophone de ce pays d’Afrique centrale majoritairement francophone.

Le jour précédent leur enlèvement, ces femmes « âgées » organisaient une « marche pacifique pour protester (…) contre les exactions et activités criminelles des terroristes », assure la préfecture de la Mezam.

Les femmes avaient « manifesté publiquement » la veille de leur enlèvement contre « les activités d’exploitation des Amba Fighters » et notamment l’obligation imposée aux civils par ces derniers de leur payer « des taxes mensuelles de 10 000 francs CFA (15 euros) pour les hommes et 5 000 pour les femmes (7,50 euros) », explique dans un communiqué le Centre pour les droits de l’Homme et la démocratie en Afrique (CHRDA), une ONG basée à Yaoundé qui documente les violations des droits humains en Afrique.

Les rebelles assurent, eux, qu’ils prélèvent ces « taxes » pour financer leur « effort de guerre pour l’indépendance ».Cependant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, prétendant montrer ces femmes, assises par terre et manifestement apeurées, que l’AFP n’a pas pu authentifier mais que le CHRDA cite et décrit dans son communiqué, assurant qu’elle a été postée par les « Amba Boys ».

Des hommes armés y profèrent insultes et menaces à leur encontre, assurant qu’ils vont tuer ces femmes qu’ils accusent de « complicité avec les militaires », selon le CHRDA qui dénonce un « acte barbare » de leurs ravisseurs.

Les deux régions anglophones sont le théâtre depuis fin 2016 d’un conflit meurtrier entre les rebelles séparatistes d’un côté, qui se surnomment les « Amba Boys » ou « Amba Fighters », et l’armée et la police de l’autre, les deux camps étant régulièrement accusés par les ONG internationales et l’ONU de crimes contre les civils.

Le conflit a fait plus de 6 000 morts et forcé plus d’un million de personnes à se déplacer, selon le centre de réflexion International Crisis Group (ICG).

Avec Africanews.

 

À propos de l’auteur

Mbodou Hassane Moussa

Journaliste de formation et de profession. Passionné par l'écriture, le digital et les médias sociaux, ces derniers n'ont aucun secret pour lui. Il a embrassé très tôt l'univers des médias et de la Communication. Titulaire d'une Licence en journalisme et d'un Master en Management des projets, Mbodou Hassan Moussa est éditeur Web du journal en ligne Toumaï Web Médias. Aujourd'hui, il est devenu Webmaster à la Radio Ndarason internationale et collabore à la réalisation du journal en langue française et dialecte Kanembou.