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Économie

FAIT DU JOUR/ Economie : La route transsaharienne fait rêver

18 février 2022
Temps de lecture : 3 minutes

Le président du Conseil militaire de transition a lancé la reprise de la construction de la route dite « transsaharienne » qui doit relier le Tchad au Niger. Un projet qui fait le bonheur des habitants de la province du Lac.

Depuis 2019, la ville de Ngouri a été reliée à N’Djamena grâce à la construction de la voie bitumée. Ce désenclavement fait la joie des habitants qui espèrent des retombées économiques. ‘‘Avant la construction de la voie bitumée, les gens ne s’intéressaient pas à la ville. Mais aujourd’hui tout le monde veut vivre à Ngouri parce qu’il y a du monde et les activités marchent bien. Les gens cherchent à construire des maisons à faire louer aux commerçants ou aux organisations non gouvernementales. Même les habitants des villages environnants viennent s’installer et cela agrandit la ville’’, témoigne un habitant du coin.

Pour d’autres, cette route permet de faire le déplacement entre Ngouri et la capitale, en très peu de temps .‘‘Auparavant, quand on voulait quelque chose à N’Djamena, on devait passer deux ou trois jours en route. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, on peut aller et revenir en quelques heures seulement. C’est une bonne chose pour le business’’, se réjouit un commerçant.

C’est vraiment un soulagement pour tous les habitants qui n’auront plus à faire de longs et périlleux voyages. ‘‘Dans le passé, quand on voyageait, les secousses provoquaient des vomissements et rendaient certaines personnes malades pendant des jours . Aujourd’hui, tout ça appartient au passé. Aussi, les frais de transport sont largement abordables, cela nous fait plaisir évidemment’, raconte une femme interrogée par notre correspondant local.

A moins de 100 km de Ngouri, à Bol, chef-lieu de la province, la population est impatiente de profiter de cette route. ‘‘Le développement passe tout d’abord par la route. Si la route est bitumée, il y aura forcément une amélioration des conditions de vie de la population. Prenons juste l’exemple des gaz butane : si seulement aujourd’hui l’axe était bitumé, les camions-citernes pourraient facilement ravitailler la ville, et ce serait un avantage pour nous. Par ailleurs, les villages situés tout le long de la route pourraient en profiter parce que pendant les voyages, les passagers font des escales et cela peut booster l’économie. Il faut que les travaux accélèrent pour qu’enfin le chantier soit terminé’’, raconte un jeune de Bol.

Un autre avantage de la route bitumée et la diminution des accidents de la route qui sont fréquents. Selon les statistiques des autorités routières, en moyenne, 2650 personnes meurent dans les accidents de la route chaque année. Un conducteur d’un bus confirme: ‘‘Actuellement, la route est poussiéreuse et limite la visibilité, ce qui est souvent à l’origine de beaucoup d’accidents. Mais nous espérons que les travaux évoluent vite pour atteindre la ville de Bol le plus tôt possible’’.

Les attentes sont grandes dans la province du lac, mais depuis Ngouri il reste encore plus de 500km à bitumer avant d’atteindre la ville nigérienne de Diffa, l’objectif final du projet.

À propos de l’auteur

ABAKAR KONGOÏ